Depuis 2016 et le rachat de la formule 1 par Liberty Média, la discipline a considérablement évolué. Outre les aspects mécaniques, la percée dans les réseaux sociaux et l’élargissement de la fan base sont considérables.
Quand Liberty Média lance le rachat de la formule 1 en 2016, ils mettent en place un plan de complet de développement de la discipline.
Quelques mois après la dernière saison de la série consacrée à la discipline “Drive to survive” sur Netflix (le 24/02) et du lancement de la nouvelle saison (04/03), nous vous décryptons comment la formule 1 est devenue sexy grâce à la data.
L’objectif est de faire changer la discipline de dimension et d’aller chercher un public plus jeune.
Pour y parvenir Liberty Média va alors travailler sur différents axes avec notamment :
- La mise en place d’un partenariat avec Netflix et la création d’une série montrant des histoires captivantes de pilotes et les coulisses du paddock,
- La valorisation de la dimension “tech” et “innovante” de la discipline,
- L’acculturation du public aux statistiques et à la compréhension des enjeux pendant les grands prix.
Si la série Netflix a permis de faire découvrir la discipline a un nouveau public, Liberty Média a misé sur l’exploitation de la donnée pour les fidéliser.
“Les données en Formule 1 existent depuis toujours, mais nous sommes dans l’ère de la collecte. Le défi pour l’organisation de la Formule 1, c’est de savoir comment utiliser ces données pour les mettre au service du spectateur“
explique Rob Smedley, consultant en données pour l’organisation de la Formule 1 et ancien ingénieur de course au sein de Ferrari et Williams. C’est pour y parvenir que Amazon a été sélectionné pour créer et fournir un service sur mesure “F1 Insight”
Ces indicateurs permettent au spectateur de disposer d’informations similaires à celles dont les écuries disposent pour prendre leurs décisions et appuyer leur stratégie en course. Quand on sait que la durée de diffusion d’un Grand Prix le dimanche oscille entre 3 et 4h de direct (1h de préparation + 2h maximum de course + d’éventuels incidents), on comprend qu’il est important que le spectateur soit pleinement immergé.
Mais pour y parvenir ce n’est pas une chose facile. En effet, comme dans n’importe quel projet data, il est important de :
1. Pouvoir capter la donnée en temps réel
Pour cela les monoplaces sont équipées de capteurs (environ 300) qui enregistrent et transmettent les données aux ingénieurs, et sont couplées à celle de localisation des monoplaces sur le circuit.
(source https://aws.amazon.com/fr/sports/f1/)
La quantité de données est telle et leur importance si forte pour certaines écuries qu’elles choisissent comme partenaire majeur de sponsoring des entreprises spécialisées dans le traitement de la donnée :
- Red Bull Racing est partenaire avec Oracle,
- Ferrari est partenaire avec Amazon Web Services,
- Alpine est partenaire avec Microsoft,
- Mercedes est partenaire avec Pure Storage,
- McLaren est partenaire avec Splunk,
- Aston Martin est partenaire avec Cognizant.
2. Être en capacité de transformer cette donnée brute en une information exploitable
Exemple de données brutes de télémétrie qui sont remontées par les capteurs
(source Monitorer la télémétrie d’une F1 (virtuelle) | Splunk)
Ces données sont transmises de façon brutes aux pilotes qui sont capables de les analyser avec des graphiques de ce type :
(source https://www.formule1fr.com/news/data-analyse-comment-lire-un-graphique-de-telemetrie-de-formule-1)
Mais cela reste inaccessible pour le commun des mortels et les fans devant leurs écrans.
Il faut donc réussir à transformer ces données en informations accessibles et exploitables. On appelle couramment cela des “Insight” (que l’on peut traduire comme un aperçu perspicace).
L’Insight le plus attractif lors d’un grand prix est celui de “la probabilité d’undercut”. C’est à dire la probabilité qu’une voiture puisse se faire doubler grâce à une meilleure stratégie d’arrêt au stand.
Pour cela les stratèges des écuries doivent analyser différents paramètres comme notamment :
- L’usure et le taux de dégradation des pneus de leur monoplace (et celle des concurrents),
- La durée moyenne d’un arrêt au stand,
- L’état du trafic dans lequel la monoplace peut se retrouver après son arrêt : Aura-t-elle le champ libre devant elle ? Ou sera bloquée au milieu de la voiture moins rapide et donc perdra du temps pour les doubler ?
L’ensemble de ces paramètres combinés permettent à chaque écurie de calculer une probabilité d’être rattrapée, voire doublée lors de ces arrêts. (undercut)
Dans la saison de Drive To Survive, vous pourrez par exemple revivre de l’intérieur le Grand Prix de Monaco où Charles LECLERC (né en Principauté) est leader de sa course à domicile qu’il rêve de remporter … mais où son écurie va commettre une erreur de stratégie pour son arrêt au stand avec pour conséquence de le faire repartir en 4ième position (position qu’il gardera jusqu’à la fin du Grand Prix).
3. Exploiter et restituer cette information de façon visuelle afin qu’elle soit facilement compréhensible
Mais pour que les fans puissent comprendre ces éléments de stratégie et vivre la course comme s’ils étaient Hannah Schmitz, stratégiste en chef chez Red Bull Racing (https://www.redbull.com/fr-fr/hannah-schmitz-strategie-oracle-red-bull-racing), il est crucial de pouvoir enrichir les diffusions de ces données de façon claire.
C’est le rôle confié par la FIA à Amazon au travers d’un partenariat intitulé “F1 Insight” dans lequel la technologie Amazon Web Service est mise à disposition des diffuseurs. Les insights peuvent alors être partagées à l’écran au bon moment pour que le téléspectateur comprenne les enjeux en cours.
Sur notre exemple de la probabilité d’undercut, il est possible de connaître l’écart de temps nécessaire à une monoplace pour réaliser cet undercut, et de voir en temps réel si le pilote poursuivant se rapproche ou s’éloigne de cet écart.
(source Formula 1 Undercut Threat | F1 Insights powered by AWS)
Peu importe l’écurie ou le pilote qu’un fan va supporter, ces visualisations permettent de s’intéresser à la course et de regarder si la prédiction est juste et se réalise.
“ La Formule 1 est allée chercher un nouveau public plus jeune grâce à Netflix et a su le fidéliser avec un usage de la data et du machine learning “
explique Pascal BIZZARI, Directeur Général Associé de AVISIA, Cabinet de Conseil Expert en valorisation de patrimoine data.
Aujourd’hui les plus grandes valorisations boursières sont des entreprises du luxe et de la tech. La Formule 1 est ainsi devenue la combinaison parfaite de ces deux univers.
Après le lancement de la dernière saison 2023, il est une nouvelle fois intéressant de suivre :
- La dernière saison de la série “Drive To Survive” pour revivre le 2ième sacre de Max VERSTAPPEN ainsi que les coulisses du paddock avec notamment
- Le retour sur l’erreur de stratégie chez Ferrari lors du Grand Prix de Monaco qui a certainement coûté la place de Team Principal à Mattia BINOTTO (remplacé par Frédéric VASSEUR pour 2023)
- Le départ précipité de Fernando ALONSO d’Alpine chez Aston Martin … déclenchant l’imbroglio Oscar PIASTRI … et un happy end avec l’arrivée de Pierre GASLY chez Alpine pour constituer une écurie 100% Bleu Blanc Rouge
- L’annonce de l’intérieur de la retraite de Sebastian VETTEL qui oeuvre pour réconcilier la discipline avec les enjeux de transition durable.
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Lien vers les principales sources du sujet :
https://www.guideautoweb.com/ sept. 22
F1 Insights à technologie AWS | La Formule 1 utilise Amazon Web Services
https://www.sportsmarketing.fr/?p=36384
https://aws.amazon.com/fr/solutions/case-studies/formula-one/
https://aws.amazon.com/fr/sports/f1/
https://www.oracle.com/fr/redbullracing/
https://www.splunk.com/fr_fr/blog/tips-and-tricks/monitorer-la-telemetrie-d-une-f1-virtuelle.html
https://www.formule1fr.com/news/data-analyse-comment-lire-un-graphique-de-telemetrie-de-formule-1
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